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Il Bidone

22.04
2014

ilbdoneMardi cinéma

Scénario : Federico Fellini, Tullio Pinelli et Ennio Flaiano

Sortie en salle : 1955

Résumé

En pleine campagne italienne, trois escrocs, le vieil Auguste, Roberto et un peintre sans talent surnommé « Picasso »  se déguisent en hommes d’église et débarquent dans de vieilles fermes isolées, où la misère est visible, pour faire miroiter à ses propriétaires un trésor enterré que leur aurait légué le meurtrier du squelette enseveli avec le butin, à la seule condition qu’ils paient 500 messes pour lui à l’Eglise… Les trois hommes empochent les économies et les emprunts de ces pauvres gens et repartent pour Rome : Auguste et Roberto le dilapident en champagne et en voiture, tandis que Picasso préfère payer ses dettes à l’épicier et rapporter quelques cadeaux à sa femme et à sa petite fille. Le jour de l’An, alors qu’Auguste se fait éconduire par son hôte, un « bidoniste » au sommet de sa gloire, Roberto se fait prendre la main dans le sac en train de voler, et la femme de Picasso, choquée, soupçonne que son époux lui cache ses véritables activités. Au cours de larcins aux stations services, Picasso confie à Auguste son désir de placer l’amour de sa famille au-dessus de l’argent, choix qu’Auguste n’a pas fait, puisqu’il vit seul, sans sa femme ni sa grande fille…

 

Analyse du scénario

Cet étalage de duperies, d’escroqueries aux plus pauvres, aux plus démunis, pour s’enrichir et dilapider son argent, rend les trois protagonistes complètement immoraux : on touche le fond de l’abjection et de l’ignominie quand Auguste discute avec la fille paralysée des deux jambes à qui il vient de confisquer, à elle et à sa soeur, tout espoir d’un avenir meilleur. Pari risqué, donc, de rendre ces personnages antipathiques puisque foncièrement égoïstes, jusqu’à Picasso, qui change de voie uniquement pour ne pas finir seul, et non pas par pitié pour ceux qu’ils dépouillent. Le scénario est très bien ficelé, avec un personnage principal en la personne du vieil Auguste et un personnage secondaire en celle de « Picasso » qui ne fait pas le même choix à son âge. Un grand classique à voir.

Betty d’Arnaldur Indridason

30.10
2011

cop. Métailié

Betty… C’est à cause d’elle que tout a commencé, et que le narrateur se retrouve en détention provisoire, accusé de meurtre, semble-t-il… Et pourtant, il reste toujours aussi subjugué par l’épouse de l’armateur milliardaire qui l’avait embauché comme juriste… S’il avait refusé, rien ne serait arrivé de tout cela… Mais il n’avait rien vu venir, ou peut-être, amoureux, n’avait-il rien voulu voir venir….

Ecrit avant la série du commissaire Erlendur qui fit connaître Arnaldur Indridason dans le monde entier, ce roman noir dévoile au premier abord une intrigue assez classique, dont on devine sans peine ce qu’il va advenir du narrateur suspecté de meurtre. Et puis, passées les cent premières pages, un changement brutal de point de vue fait reconsidérer toute la situation, rendant plus complexe la psychologie des protagonistes, sans pour autant en modifier l’issue… Et c’est en cela qu’il s’agit d’un bon polar, mettant à mal certains préjugés… mais chut, je ne peux en dire davantage, sous peine de vous ôter le plaisir de découvrir par vous-même de quoi finalement il retourne…


Du même auteur, tous les autres romans critiqués dans Carnets de SeL :

La Cité des jarres * (2005)

La Femme en vert ** (2006)

La Voix ** (2007)

L’Homme du lac *** (2008)

Hiver arctique ** (2009)

Hypothermie ** (2010)

La rivière noire ** (2011)

Beaucoup aimé

INDRIDASON, Arnaldur. – Betty / trad. de l’islandais par Patrick Guelpa. – Métailié, 2011. – 205 p.. – (Métailié noir). – ISBN 978-2-86424-845-3 : 18 €.
Service de presse