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Au cours de la Première Guerre mondiale, un soldat américain engagé aux côtés des Italiens fait la connaissance d’une infirmière. Blessé, il sera soigné et veillé par elle nuit et jour. Bientôt elle lui apprend qu’elle attend un enfant, alors que lui doit repartir au Front…
L’Adieu aux armes s’inspire très largement du vécu d’Hemingway dans la mesure où lui-même est parti pour le front italien comme ambulancier pendant la Première Guerre mondiale, avant d’être grièvement blessé et soigné trois mois dans un hôpital de Milan, où il s’éprend d’une jeune infirmière américaine, Agnes Von Kurowsky, qui lui inspirera le personnage de l’infirmière anglaise Catherine Barkley.
A cette belle histoire d’amour, qui se termine tragiquement, se greffe un pamphlet contre l’absurdité de la guerre, où l’on tue des innocents et fusille des gradés de son propre camp (p. 216-218), et dont chaque soldat aspire à la fin, que cette dernière se solde par un succès ou par un échec. Car Ernest Hemingway fait partie de cette génération qui est partie combattre pendant la première guerre mondiale et qui est revenue complètement désabusée, écoeurée par des actes de barbarie bien éloignés de leurs rêves de gloire et d’héroïsme, la « génération perdue » comme on a pu l’appeler.
« La rivière avait emporté ma colère avec toutes mes obligations… Celles-ci, du reste, avaient cessé dès l’instant où les carabiniers m’avaient mis la main au collet. J’aurais aimé être débarrassé de mon uniforme, malgré le peu d’importance que j’attachais aux signes extérieurs. J’avais arraché mes étoiles, mais c’était par prudence. Ce n’était pas par point d’honneur. En principe, je n’avais aucune objection. J’étais libéré. Je leur souhaitais à tous bonne chance. Quelques-uns la méritaient, les bons, les braves, les clames, les intelligents. Quant à moi, je ne faisais plus partie des acteurs de la comédie, et je ne souhaitais qu’une chose, l’arrivée de ce train à Mestre afin de pouvoir manger et cesser de penser. Il faudrait cesser, absolument. » (p. 224)
Une écriture sèche et concise pour un roman devenu un grand classique de la littérature américaine, mais qui ne m’a pas pleinement conquise.
L’Adieu aux armes / Ernest Hemingway ; trad. de l’anglais par Maurice-E. [Edgard] Coindreau. – [Paris] : Gallimard, 1972. – 319 p. : couv. ill. ; 18 cm. – (Folio ; 27). . – Trad. de : A Farewell to arms. - ISBN 2-07-036027-x (br.) : 6 F.
Emprunté au C.D.I.