Sara passe ses vacances dans un village italien au bord de la mer, avec son mari, son fils, sa bonne, son amie et un couple d’amis. La chaleur est écrasante, leur rituel composé de baignades, de bitter campari, de poissons grillés en terrasse de l’hôtel et de jeux de boules. Même la mort d’un jeune démineur dans la montagne perturbe à peine ces vacances. Seul le désir de l’homme au bateau parvient à la troubler…
« L’homme », « l’enfant » : Marguerite Duras préfère aux prénoms fantoches leur désignation. Comme dans Moderato Cantabile, la mère se distingue par son amour pour son fils, constant et inaltérable, contrairement au lien amoureux avec son mari qui se délite. Ne connaitre qu’un amour absolu est-il possible ? La tentation d’une aventure l’effleure, se savoir désirée et donc exister aux yeux d’un autre la rassure. Son mari, qui l’a apparemment souvent trompée, lui, éprouve pour la première fois la douleur d’être le témoin de cette tentation. Leur couple d’amis italien se déchire continuellement, mais à l’opposé n’envisage pas d’autre partenaire. La torpeur de ces vacances qui les plonge dans l’inertie gagne aussi la lectrice que je suis, qui s’imagine parfaitement se rafraîchir dans la mer ou avec des apéros entre amis pour se reposer du train social et professionnel. J’ai adoré ce roman, dans la filiation duquel naîtra le formidable Moderato cantabile. A lire sur la plage cet été !
Gallimard, 1953
220 p.
EAN13 978207036187X
Tags: adultère, amitié, amour, été, Marguerite DURAS, relation mère-enfant