La joueuse de go ** de Shan Sa (2001)

19.09
2005

Prix Goncourt lycéens 2001

Tout les sépare. Elle habite la Manchourie sous l’occupation japonaise des années 30. Elle a 16 ans. Elle excelle dans le jeu de go auquel elle se livre depuis l’âge de 4 ans avec son cousin. Lui descend d’une famille de samouraï japonais. Il quitte mère, frère et sœur à Tokyo, prêt à se donner la mort au combat en Mandchourie plutôt que d’être lâche. Ils se retrouvent tous deux autour du jeu de go, sur la place des Mille Vents d’une petite ville, chacun ignorant tout de l’identité de l’autre. Elle va de son côté, en quelques jours, connaître l’amour, la sexualité, la trahison, la honte de la maternité. Lui va oublier geishas et prostituées pour s’attacher à cette chinoise dont il ignore tout. Ils vont se séparer pour Pékin. Le destin va les réunir tragiquement sans qu’ils se soient connus.

Un rythme binaire construit par des chapitres souvent très courts, alternant le «je» des deux protagonistes. Des phrases brèves et ciselées. Le rôle social des jeunes chinoises déchirées entre une soumission à leur futur époux et un début d’émancipation de la femme. La fuite. Un accès à la sexualité, à l’amour d’une jeune héroïne. Un homme qui ne vivait que pour le sens du devoir, de la patrie et le code de l’honneur ; un homme qu’un mariage avec une femme ne peut qu’entraver et que la compagnie de geishas entretenues soulage ; un japonais qui tombe peu à peu amoureux de son ennemie, une chinoise inconnue… Vraiment superbe !

SA, SHAN. – La Joueuse de go. – Paris : Grasset, 2001. – 342 p..
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