Hypothermie d’Arnaldur Indridason

04.02
2010

 

Copyright Editions Métailié

Karen vient de retrouver pendue dans son chalet d’été, sur les bords du lac du Thingvellir, sa meilleure amie, Maria. Alors que la thèse du suicide ne semble faire aucun doute, Karen, qui n’est pas de cet avis, confie une cassette au commissaire Erlendur, celle enregistrée au cours d’un entretien de la défunte avec un médium, pour pouvoir prendre contact avec sa mère décédée il y a deux ans. Après son écoute, ce dernier, intrigué, mène sa petite enquête à l’insu de tous, de même qu’il reprend deux affaires de disparition restées inexpliquées depuis plusieurs décennies, comme celle de son propre frère. Parallèlement d’ailleurs, sa vie passée le rattrape en la personne de son ex-épouse, Halldora, que sa fille oblige à revoir.

 

« Le vieil homme l’attendait dans le hall. Autrefois, il passait au commissariat accompagné de sa femme, mais cette dernière étant décédée, c’était désormais seul qu’il rencontrait Erlendur. Le couple venait régulièrement le voir à son bureau depuis bientôt trente ans, d’abord chaque semaine, puis une fois par mois, ensuite la fréquence de leurs visites s’était espacée à quelques fois par an, à une fois par an et, pour finir, à une fois tous les deux ou trois ans, le jour de l’anniversaire de leur fils. Depuis tout ce temps, Erlendur avait appris à bien les connaître, eux et cette douleur qui les poussait à venir le voir. » (p. 43)

 

Dans ce sixième roman traduit en français de notre désormais célèbre auteur de polars venus du froid, les affaires se croisent et font écho de manière bien plus évidente à la vie privée de notre cher commissaire Erlendur. Les couples se déchirent, se séparent ou s’entretuent, de jeunes gens disparaissent mystérieusement, sans laisser aucune trace durant des décennies, des visions de défunts hantent ceux qui leur survivent… il n’en fallait pas moins pour que notre commissaire, divorcé, et n’ayant jamais pu faire le deuil de son frère, ne prenne à coeur ces trois affaires que d’autres auraient eu tôt fait de classer. Certes, on devine assez vite, à son obstination, que lumière va être faite sur ces disparitionset sur les causes de ce suicide, qui peut être suspecté. De même, ces histoires de fantômes, d’expériences interdites, de médiums, de lumière au bout du tunnel, peuvent laisser dubitatifs, encore que ces croyances soient répandues en Islande. Mais, comme toujours, Arnaldur Indridason réussit à nous captiver et revient à son thème de prédilection : pouvoir faire le deuil d’un être cher.

 

INDRIDASON, Arnaldur. – Hypothermie /trad. de l’islandais par Eric Boury. – Métailié, 2010. – 294 p. : couv. ill. en coul.. – (Noir. Bibliothèque nordique. – ISBN 978-2-86424-723-4 : 19 €.
Service de presse

 

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3 Reponses to “Hypothermie d’Arnaldur Indridason”

  1. Dominique dit :

    Merci pour la mise en garde, je ne sais pas si je me laisserai tenter car le dernier ‘hiver arctique » m’avait un peu laissée sur ma faim.

  2. Joëlle dit :

    Je vais attendre de lire les autres de cet auteur avant de noter celui-ci ;)

  3. BMR & MAM dit :

    Ah un nouvel opus de la saga Indridason …

    (merci pour l’info de la 4° de couv, c’est bizarre que l’éditeur ait laissé faire …)

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